christelle quinton

La peinture sur grands formats fait l’objet de mes premiers travaux. Elle offre la rapidité d’action répondant à un besoin de création et de confrontation : une palette de couleurs à la fois vives et ternes au service d’une expression brute à travers laquelle il est question de naissance, de féminité, de sexualité, de destruction et de fuite.

J’intègre progressivement de la matière à mes peintures (terre, charbon, cailloux, textiles, fil barbelé), et interviens le support (déchirer, coudre la toile, brûler le bois, ...). J’en viens par la suite à m’intéresser aux opportunités que présente l’espace, en réfléchissant aux différentes manières de l’investir.
Mes recherches esthétiques et plastiques se mettent en route : j’expérimente différentes matières, techniques (couture, encollage de photographies d’enfance, travail sur le son) et installation dans
l’espace d’exposition. C’est plus récemment que j’entreprends de créer in situ avec une réelle prise en compte du lieu. La pérégrination et la marche deviennent des moments de collectes d’objets et de matières dans les environnements que je traverse (espaces urbains, espaces naturels, bords de mer, etc.). J’aime assembler des objets et matières qui a priori ne se côtoient pas dans la vie quotidienne, leur inventer une autre histoire, une autre vie.

La dimension écrite (qu’elle soit graphique ou poétique) est présente dès mes premiers travaux. Après différentes recherches de mise en espace et d’esthétisation du mot et du trait, c’est à travers le dessin à l’encre que j’approfondis ces expérimentations. Le quotidien devient un espace d’idées à collecter (bribes de phrases que je capte en marchant, situations qui m’interpellent, rêves, etc.).

Aujourd’hui, ma pratique puise dans les champs de la psychologie et de la sociologie ; j’oriente mes recherches plastiques vers la vaste question de l’identité individuelle et collective, en visitant les thèmes de l’enfance (souvenirs, mémoires), des petits récits et des mythologies personnelles.